Naufrage du Huerta : l’exil des Républicains Espagnols dans le Finistère

Pendant la guerre civile d’Espagne (1936-1939), 150 000 citoyens républicains espagnols et près de 500 000 en 1939 franchiront la frontière franco-espagnole à la suite de la chute de la Seconde République espagnole et de la victoire du général Franco. La Retirada est le nom donné à cette période de l’histoire. La plupart d’entre eux embarqueront sur des navires de fortune, en quête d’exil et de liberté. Beaucoup entreront en résistance et combattront l’occupant nazi en France et notamment dans le Finistère.

Documentaire : le sauvetage du chalutier Huerta

Le Huerta au large du Phare d’Eckmühl

Mais l’histoire de Penmarc’h avec les exilés Républicains ne se limite pas à la résistance. En effet, le 20 octobre 1937 à Aviles, près de Gijón au Nord de l’Espagne, 120 républicains espagnols, des officiers de l’armée républicaine pour la plupart d’entre-eux, embarquent à bord du Huerta un chalutier de 20 m. Acculés sur la côte atlantique espagnole près de Gijón et encerclés par leurs adversaires, ils sont contraints de quitter leur pays. Ces hommes voyagent pendant 3 jours sans nourritures et vivent dans des conditions déplorables. Dans la soirée du 23 octobre 1937, une très forte tempête s’abat au large de Penmarc’h et le bateau fait naufrage au petit matin à Saint-Pierre, à proximité du Phare d’Eckmühl. Le maître guetteur du sémaphore, M. Guillou à l’époque, assiste à la scène, puis alerte la population. N’écoutant que leur courage et leur désir de sauver les vies, les marins de trois embarcations penmarc’haises partiront à leur secours : le Léon Dufour, canot de sauvetage à rames et à voile, patron Thomas Stéphan ; le Saint Thomas, pinasse à moteur, patron Thomas Lucas ; la Cassiopée, grande plate à avirons, patron Michel Bouguéon. Grâce à la ténacité et à l’engagement de ces équipages, tous les espagnols ont été sauvés. Certains d’entre eux ont été logés à l’ancien hôtel du Phare d’Eckmühl, puis ont été acheminés vers Plouhinec. Dans les jours qui ont suivi, ils sont repartis au combat en Espagne pour lutter contre les franquistes.

Le 8 mai 1938, lors d’une cérémonie à la Sorbonne, présidée par l’amiral Lacaze, ancien ministre de la Marine, plusieurs sauveteurs ont été honorés. Les patrons des navires nommés précédemment ont reçu une médaille d’or pour avoir sauvé au péril de leur vie tous les réfugiés du Huerta.

 

Mairie de Penmarc’h
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Parution de votre Pen’mag, avril 2022